Lors de l’édition 2016 de Japan Expo, nous avons eu la chance de participer à une table ronde avec Kageyama Hironobu (影山 ヒロノブ).
Accompagnée de 3 médias web, l’équipe de Zero Yen a pu poser quelques questions à monsieur Kageyama, qui n’est autre que l’illustre interprète (entre autres) des non moins célèbres génériques CHA-LA HEAD CHA-LA et WE GOTTA POWER, issus de Dragon Ball Z. De ce fait, vous remarquerez donc que les questions n’ont pas d’ordre logique comme dans une interview classique.
Sans plus attendre, voici le compte-rendu d’une rencontre avec un homme très enjoué, souriant et sympathique !
Autre média : Pourriez-vous nous faire un petit retour d’expérience sur CHA-LA HEAD CHA-LA ?
Kageyama Hironobu (KH) : Sur CHA-LA HEAD CHA-LA, il faut avouer que les paroles sont assez bizarres. Ce n’est pas tout à fait du japonais, même son titre. Lorsque j’ai vu les paroles de la chanson pour la première fois, je me suis dit : « mais qu’est-ce que c’est ?! ». J’étais très étonné ! Je me suis même demandé s’ils n’étaient pas en train de plaisanter. Mais en la chantant et en l’enregistrant en studio, je me suis rendu compte à quel point c’est une chanson qui donne vraiment de l’énergie et qui est parfaitement accordée à la série Dragon Ball Z.
Zero Yen : Qu’avez-vous prévu de chanter pour la soirée Japan Music Party en novembre prochain ?
KH : Ce n’est pas encore décidé pour l’instant, il faut qu’on y réfléchisse. Mais Japan Music Party est prévue sur deux soirs avec une programmation différente chaque jour. Le premier jour, je serai là en tant qu’artiste solo donc l’accent sera mis sur mes titres les plus populaires comme les thèmes de Dragon Ball ou de Saint Seiya (note de Ghis : le titre Soldier Dream). Le dimanche, je serai présent avec le groupe Jam Project : on se consacrera plus sur des morceaux comme Sakura Taisen ou Garou. En sachant que le samedi, nous partagerons la scène avec une autre formation qui s’appelle SIRO-A et le dimanche avec FLOW.
Autre média : Comment avez-vous réagi à l’immense succès de CHA-LA HEAD CHA-LA ?
KH : Il est vrai que cette chanson date de 1988 donc cela fait pas mal d’années maintenant. Mais même ici, très loin du Japon, je me rends compte qu’il y a des jeunes qui la chantent encore aujourd’hui. Cela m’étonne mais en même temps, j’en suis très ému.
Gamingway : Connaissez-vous le générique français et seriez-vous tenté par un duo avec Ariane (note : elle chantait le générique du temps du Club Dorothée) ?
KH : Des fans français me l’ont déjà faite écouter. Je me souviens que c’était une jeune femme qui la chantait. Elle est connue Ariane en France ? (rire général) Je me souviens que c’était une chanson très mignonne en tout cas.
Autre média : Quelles sont vos influences musicales à la base ?
KH : Pour ma génération, les Beatles restent un grand classique. Il y a ensuite Deep Purple et Led Zeppelin. Je me souviens que, quand j’étais jeune, on s’entraînait à la guitare avec tous mes amis.
Zero Yen : Bien que vous soyez essentiellement connu pour Dragon Ball Z et Saint Seiya en France, pourriez-vous nous parler de votre carrière en dehors du monde de l’animation ?
KH : Une fois tous les cinq ans environ, je sors un album original qui est, la plupart du temps, acoustique accompagné par de la guitare sèche. C’est vraiment séparé des chansons d’anime. Cela correspond à une partie de moi que j’ai envie de garder, comme une autre facette si l’on peut dire, et c’est quelque chose que j’ai vraiment envie de continuer en parallèle.
Autre média : Pour revenir sur votre discographie, j’ai vu que votre dernier single datait de 2011. Avez-vous prévu d’autres sorties bientôt ?
KH : L’année prochaine, je fêterai mes 40 ans de carrière solo donc, à cette occasion, j’ai prévu de sortir un album best-of. D’ailleurs, une chanson a déjà été enregistrée et produite par David Foster, que je respecte énormément. (note de Ghis : David Foster est un musicien et producteur canadien de renommée internationale qui a travaillé notamment avec Madonna, Jennifer Lopez ou The Corrs, entre autres)
Gamingway : CHA-LA HEAD CHA-LA apparaît systématiquement dans les jeux Dragon Ball Z et cela commence à lasser les fans. Pensez-vous que ce titre est surexploité et que changeriez-vous pour rendre cette chanson plus moderne ?
KH : Des versions réarrangées de ce titre existent déjà, qui sont plus dance beat ou rock. Après, lorsque vous me demandez si j’en ai marre ou pas, c’est vrai qu’à une période, je chantais peut-être ça tous les jours en fait, nuit et jour. Donc il m’est arrivé peut-être d’en avoir un petit peu assez mais depuis, c’est comme une famille : on la retrouve, on vit avec et on se rend compte à quel point c’est précieux pour nous. Aujourd’hui, je la chante avec joie à chaque fois.
Autre média : Comment en êtes-vous arrivé à travailler dans ce domaine des anisongs (chansons d’anime) ?
KH : À l’époque, ma spécialité musicale, c’était le rock. J’ai eu une opportunité à laquelle je ne m’attendais pas : on m’a proposé de chanter sur Changeman (une série sentai). C’était une énorme surprise.
Zero Yen : Souhaiteriez-vous collaborer avec d’autres artistes internationaux ? Si oui, lesquels ?
KH : C’est vrai que nous sommes spécialisés dans l’animation. S’il y a des chanteurs d’anisongs d’autres pays, cela serait énorme de pouvoir les retrouver lors d’événements internationaux. Donc j’espère vraiment que cela se pourra se faire un jour.
Autre média : Concernant Japan Music Party, qui est un énorme projet, comment vous sentez-vous à l’approche de cet événement et comptez-vous continuer ce genre de soirée à l’étranger ?
KH : Pour nous, mais aussi pour tout le staff qui travaille actuellement sur ce projet, c’est vraiment un événement très important. En fait, Japan Music Party commence réellement en France et si jamais le succès est au rendez-vous, cela pourra s’exporter vers d’autres pays et sur plusieurs années. Mon sentiment est de vraiment vouloir le réussir et d’y apporter un maximum.
Gamingway : Y a-t-il des films ou séries, récents ou anciens, étrangers ou non (pas forcément de l’animation) dont vous auriez aimé chanter le générique ?
KH : Personnellement, j’adore le vélo et le monde du cyclisme. Actuellement, au Japon, il y a un manga qui marche très fort et qui s’appelle Yowamushi Pedal (En Selle, Sakamichi). J’avoue que j’aurais vraiment voulu y participer !
Autre média : Avez-vous une anecdote ou souvenir qui vous a particulièrement marqué ?
KH : C’est une question très très difficile ! Quand je suis allé en Papouasie-Nouvelle-Guinée, j’ai rencontré des tribus dans lesquelles tout le monde dansait et chantait leurs propres chansons. Et j’ai dû chanter CHA-LA HEAD CHA-LA à la fin. Ces gens-là ne connaissaient pas du tout Dragon Ball mais ils se sont tous mis à danser sur CHA-LA HEAD CHA-LA. C’est vraiment quelque chose qui m’a marqué et m’a surtout profondément touché.
Zero Yen : Vous avez dit tout à l’heure que CHA-LA HEAD CHA-LA, ce n’est pas vraiment du japonais au final. Savez-vous ce que signifie son titre ?
KH : HEAD CHA-LA, c’est un mot japonais qui existe bel et bien et qui veut dire « Il n’y a pas de problème, tout va bien », mais CHA-LA seul ne veut rien dire. Donc je ne sais pas ! (rires) C’est sûrement une question de sonorité musicale, car ça sonne bien, donc ils ont repris le CHA-LA. (rires)
Autre média : J’ai entendu dire que, lors de vos débuts (à 16 ans dans le groupe LAZY), vous aviez utilisé un pseudonyme occidental, est-ce vrai et pourquoi ce choix ?
KH : Oui, vous avez raison, je m’appelais Michell (ミッシェル en japonais). En fait, on était cinq déjà à l’époque : Michell, Suzy, Pocky, Funny et Davy. D’ailleurs, le patron de Lantis, qui est avec nous en ce moment, c’était Pocky. (rires)
Zero Yen : Pouvez-vous nous parler de l’avenir de JAM Project, de vos futurs projets ?
KH : Dès la fin du mois de juillet, Jam Project va débuter une longue tournée (dont Japan Music Party fait partie). Notre objectif premier actuellement est de vraiment bien réussir cette tournée qui est très très importante pour nous.
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Remerciements
Un grand merci à Kageyama Hironobu avec qui nous avons passé un très bon moment, grâce notamment à sa bonne humeur communicative. Merci également aux autres médias présents (GamingWay, La Folie des Mangas et Podcast48) ainsi qu’à Sarah, sans qui cette interview n’aurait pas été possible.
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Bonus
Un peu de nostalgie avec les clips de CHA-LA HEAD CHA-LA, WE GOTTA POWER et Soldier Dream.
https://www.youtube.com/watch?v=D9kuZa0BTr0
https://www.youtube.com/watch?v=GtYClR8rmZk