Quoi?! Encore une chronique anime sur des idols ?! Pas vraiment le choix quand il s’agit de l’anime le plus populaire au Japon !
Oubliez L’attaque des Titans ou même One Piece : qu’on le veuille ou non, le numéro 1 en ce moment est bel et bien Love Live ! Mais pourquoi cet écrasant succès ? Est-il mérité ? C’est ce que nous allons voir tout de suite !
Fiche Technique
Type : Série TV
Durée : 13 épisodes x 25 minutes
Première Diffusion : Hiver 2013
Genre : Idol, Musical, Comédie
Format d’Origine : Projet Cross-Médias
Réalisateur : Kyogoku Takahiko
Studio : Sunrise
Synopsis
C’est le drame à Otonokizaka High School ! Notre héroïne Honoka et ses deux meilleures amies Umi et Kotori apprennent soudainement que leur école va fermer sous 3 ans ! Plus de nouveaux kohai à maltraiter, les portes vont lentement se refermer derrière elles… Mais la découverte d’une toute nouvelle tendance va peut-être apporter une solution à leur problème : les « School-Idols », des étudiantes qui décident de former des groupes d’idols, luttant pour la reconnaissance du public et qui utilisent leur forte exposition médiatique pour promouvoir leur école ! Honoka, persuadée qu’il s’agit là de leur salut, décide de former son propre groupe envers et contre tous.
Si je vous répète que les anime d’idols ne sont pas spécialement ma tasse de thé, je deviens de moins en moins crédible au vu du nombre croissant de chroniques sur le sujet sur Zero Yen !
Mais vous devez savoir que Love Live est un véritable phénomène au Japon : les murs d’Akiba en sont recouverts, les annonces de sortie se multiplient, la gamme de goodies est immense et les ventes plafonnent quel que soit le format. Il me semblait donc important de communiquer sur le sujet et cette chronique s’y porte bien.
Pas d’amalgame cependant, je vais me concentrer ici sur l’anime et uniquement sur la première des deux saisons diffusées à ce jour. C’est celle-ci qui a probablement permis à cette licence à succès de devenir aussi énorme. Quant au phénomène dans son ensemble, si cela vous intéresse, vous en apprendrez plus en fin de chronique. Comme d’habitude, celle-ci peut contenir des spoilers mineurs que je vais m’efforcer de contenir au maximum.
Let’s go Love Live !
http://vimeo.com/86635532
L’avis de Kevin
Dès les premières secondes, le doute n’est plus permis au sujet de Honoka : elle est l’un des ressorts comiques de cet anime. Fonceuse, tête-en-l’air et enthousiaste, c’est simple : elle n’arrête jamais. Heureusement que Kotori et surtout Umi sont plus calmes et sages pour arriver à contrôler cette bombe à retardement ambulante. Résultat : le trio de personnages au début de la série fonctionne plutôt bien et s’équilibre parfaitement.
Au fur et à mesure que Honoka avance vers la création de son groupe, on découvre une pléthore de personnages secondaires avec des personnalités classiques mais variées, qui vont évidemment se révéler importants par la suite. Il est évident lorsque l’on a vu l’opening ou n’importe quel visuel que le suspens ne sera pas vraiment placé sur la composition du groupe mais plutôt dans les circonstances de la formation de celui-ci. C’est d’ailleurs l’objectif premier de cette saison.
L’un des intérêts flagrant de Love Live réside donc dans sa vaste galerie de protagonistes qui se dévoilent graduellement dans leur personnalité puis leur complexité. Si beaucoup apparaissent au début comme des archétypes vu et revus de personnages d’anime, la plupart se distinguent par la suite avec des aspects plutôt originaux, apportant une certaine fraîcheur à l’ensemble.
Prenons Umi par exemple : toujours sérieuse et concentrée sur ce qu’elle fait, elle évoque tout de suite une tête pensante avec un tempérament de leader. Pourtant, même si elle ramène Honoka sur Terre la plupart du temps, elle est de façon surprenante fortement influencée et bien souvent en situation de faiblesse face à celle-ci. Pareil pour Kotori qui apparaît d’emblée comme quelqu’un de timide, fragile et influençable mais qui, en réalité, peut avoir des accès de folie avec le concours de Honoka ou même se distinguer par son intellect ou certaines capacités.
Ainsi les différentes personnalités de la série se distinguent par une certaine duplicité de caractère, très bon point dans ce genre d’anime qui s’apparente à de la tranche de vie et donc sans vaste scénario ou rebondissements complexes pour occuper le spectateur. Toute l’attention se porte sur ceux qui font le show : les personnages ! La réussite de ceux-ci est donc essentielle à la qualité de l’œuvre.
Pour ce qui est de l’histoire, il faut bien admettre que Love Live est très classique dans la forme et le fond. Le récit évolue de façon chronologique et linéaire sans grands chamboulements avec un certain développement permanent des personnages : certains s’améliorent, d’autres se mettent au clair avec eux-mêmes. On a aussi droit aux épisodes typiques de ce genre de série : à la plage, au camp d’entraînement d’été, etc. Certains au milieu sont aussi des petites mésaventures uniques faisant légèrement avancer l’histoire. Enfin, les derniers développent « le drame » final ayant nettement plus d’importance scénaristique jusqu’au dénouement final. À ce niveau-là, Love Live ne sort vraiment pas du lot.
Anime musical oblige, la série est ponctuée de diverses performances, notamment à des moments clés de l‘intrigue. Celles-ci sont plutôt réussies et me mènent immanquablement vers cet éternel débat des scènes en CGI incrustées dans les différents animes, du plus grossier au plus subtil. Si celles de AKB0048 étaient assez évidentes et surtout omniprésentes dans leurs parties musicales, elles sont ici plus subtiles et mélangées avec des séquences d’animation traditionnelle, donnant un ensemble plus lisse mais toujours assez peu discret. Regardez l’opening plus haut et vous comprendrez de quoi je parle. Personnellement, ça ne me dérange pas mais chacun se fera son avis.
En dehors de ça, l’animation est très correcte et le budget bien géré sans perte de qualité globale en fonction des épisodes. Venant d’un énorme studio comme Sunrise (Gundam, Code Geass, …), ce n’est pas surprenant. Rien d’exceptionnel cependant. Le chara design est très mignon et parfaitement reproduit tout au long de la saison, donnant un charme certain aux personnages. Il y est d’ailleurs pour beaucoup dans le succès de la licence.
Au niveau des musiques, un peu à l’image de AKB0048 puisant dans l’énorme catalogue du groupe réel, l’anime utilise de célèbres chansons de la licence et introduit probablement quelques inédits, bien que je n’ai pas de certitudes à ce sujet. La qualité est bonne, quoique très classique et typique de chansons d’idols. On ne peut cependant s’empêcher de remarquer que certaines restent en tête. Je trouve celle de l’opening particulièrement réussie.
Voilà pour l’essentiel de cette première saison. Ce qu’il faut retenir de tout ça, c’est que malgré un déroulement et une forme très classique empêchant Love Live de sortir notablement de la masse, la large galerie de personnages développée est très efficace et les rend très attachants aux yeux du public. Chacun y trouvera chaussure à son pied et aura sa préférée… ou pas ! Et c’est bien là le principal pour ce genre de série. Quoiqu’il en soit, l’anime fait son travail à merveille lorsque qu’il s’agit de rajouter du fond à chaque membre du groupe, étendant donc le fandom autour de la licence et permettant son succès actuel ! Évidemment, comme d’habitude dans ce style d’anime, si vous ne pouvez pas encaisser une certaine dose de guimauve, le chemin sera difficile et pavé d’embûches mais Love Live n’est vraiment pas le pire de sa catégorie, loin de là.
Si on le compare avec ses principaux rivaux que sont AKB0048 et surtout l’énorme licence Idolm@ster, Love Live est certes plus réaliste qu’AKB mais moins original dans la forme. Par contre, il est quand même plus appréciable du fait de ses perso efficaces. Idolm@ster propose lui un environnement plus vaste et encore plus concret, avec un plus grand nombre de filles suivies mais aux personnalités inégales. Je ne me risquerais pas ici dans une comparaison extensive de ces trois licences aux univers et qualités différents mais Love Live s’avère tout de même le choix le plus accessible et probablement le plus appréciable.
Au final, si l’anime est relativement quelconque dans sa structure, on se surprend à l’apprécier au-delà de ce qu’il mériterait sur des critères stricts et au fond, c’est peut-être ça le plus important ! Et puis franchement, de vous à moi, tant que vous vous ruez sur la vaste gamme de goodies disponible après coup, le staff n’y trouvera rien à redire !
Pour en savoir plus sur la licence Love Live
Tout a commencé pendant l’été 2010, 3 géants de l’industrie de la pop culture Japonaise, Sunrise (énorme studio d’animation), Lantis (studio de musique avec forte spécialisation anime) et Dengeki G’s Magazine (anime/jeux vidéo, publié par Kadokawa ASCII media works), annoncent dans ce dernier la naissance d’un vaste projet cross média. Love Live était né.
Énormément de sorties en tout genre se sont enchaînées à partir de là mais le tout premier produit est probablement un single avec une courte vidéo d’animation pour lancer le phénomène en août 2010. À la suite de cela, se sont enchaînés clips, CDs, anime, jeux vidéo, concerts, mangas, light novels, émissions de radio, web-radios, programmes TV Internet et toutes sortes d’opérations promotionnelles autres avec encore plus de partenaires.
La barrière entre fiction et réalité se floute entre les personnages et le casting humain adulé qui les double et les incarne lors de tous les événements live.
La véritable spécificité du projet Love Live réside dans le fait que, depuis le début par le biais du magazine Dengeki G’s puis par tout autre produit officiel, le public et consommateur peut voter pour à peu près n’importe quoi !
Ainsi, dans l’histoire de la licence, le public a choisi :
– le nom du groupe,
– la composition et le nom des trois trio secondaires (appelés « Printemps », « BiBi » et « Lily White »),
– quelle fille sera au milieu pour chaque nouveau vidéo clip (le leader donc),
– qui devient la « cover-girl » des magazines,
– qui devient leader d’une campagne de promotion avec un partenaire,
– récemment, des paroles pour les nouvelles chansons.
Vous l’avez compris, chaque occasion est bonne pour voter. D’ailleurs, l’un des slogans du projet est « minna de kanaeru monogatari », ce qui peut se traduire par « une histoire qui devient réalité grâce à vous tous (tout le monde) ». Les jeux vidéo et les deux saisons de l’anime ont permis d’étendre encore plus le phénomène. Ainsi, à la fin de la seconde saison, un long métrage d’animation a été annoncé avec une sortie prévue au cinéma au printemps 2015.
Depuis 2010, une fois par an, le cast organise un grand concert live du groupe sur deux jours au Saitama Super Arena. En 2015, il a eu lieu les 31 janvier et 1er février. Les quelques 37000 places se sont vendues en l’espace de 10 secondes !
Pour le moment, le phénomène reste plutôt cloisonné au Japon et l’on en parle assez peu en dehors mais quoi qu’il en soit, tel que c’est parti, ça n’est pas près de s’arrêter !
Un grand merci à Yuma Fujimoto pour son aide majeure sur cette rubrique.
Special thanks to Yuma Fujimoto for his help on this article.