Un peu de cinéma sur Zero Yen ce week-end avec la critique du film REAL de Kiyoshi Kurosawa
REAL (リアル〜完全なる首長竜の日〜)
SYNOPSIS
Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne comprend pas cet acte insensé, d’autant qu’ils s’aimaient passionnément.
Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l’inconscient de sa compagne. Mais le système l’envoie-t-il vraiment là où il croit ?
Avis (peut contenir des spoilers !)
REAL est l’avant-dernier long-métrage en date de Kiyoshi Kurosawa (黒沢 清), à qui l’on doit notamment Shokuzai (贖罪, 2012), sorti sur les grands écrans français l’an dernier. Le monsieur s’est souvent frotté, avec succès, au film d’horreur (Loft (2006), Pulse (2006)) mais a aussi expérimenté le mélange horreur/thriller avec Retribution (叫, Sakebi, 2007).
Avec REAL, il nous emmène à la frontière du réel et de l’irréel. On y retrouve Koichi (Takeru Satoh, 佐藤 健) tentant de sortir Atsumi (Haruka Ayase, 綾瀬 はるか), sa petite-amie et mangaka de son état, d’un long coma d’1 an. Pour cela, il va multiplier les « contacts » à l’aide d’une technologie révolutionnaire lui permettant d’interagir avec elle comme si elle était consciente (bien que le ressenti se rapproche plus de celui d’un rêve). Mais ce monde des songes va peu à peu s’immiscer dans sa réalité et ainsi semer le doute dans son esprit sur ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.
Véritable histoire d’amour sur fond de cinéma fantastique, on peut dire que ce film est plutôt une réussite. Le réalisateur arrive à marier deux genres qui ne font pas forcément bon ménage avec un casting qui s’avère convaincant. Bien que le rythme soit lent (marque de fabrique inhérente à pas mal de productions nippones), il se permet d’ajouter un twist inattendu après 1h20 de bande (sur une durée totale de 2h07) ! Sincèrement, j’ai l’habitude du cinéma de genre japonais et je ne l’ai pas vu venir celui-là ! Bravo monsieur Kurosawa !
On pourrait rapprocher REAL d’Inception ou de The Cell pour son traitement du monde des rêves et la possibilite d’y pénétrer pour influencer la réalité. Bien que la technique du cinéaste soit solide, on regrettera les effets spéciaux de la fin qui, sans être mauvais, auraient pu être plus travaillés. Surement une restriction budgétaire de la part du studio. Un final que certains pourraient d’ailleurs trouver quelque peu tiré par les cheveux mais qui ne m’a pas trop perturbé. N’oublions pas que ce long-métrage relève du fantastique !
Puisque j’en suis aux reproches, j’ajouterai que l’édition DVD que j’ai pu obtenir (une version presse de l’éditeur Condor Entertainment) possédait un aliasing (effet d’escalier) sur l’image qui était assez dérangeant. Cela ressemblait à un transcodage un peu malheureux de la source NTSC vers le PAL utilisé en Europe pour les DVD. Toutefois, j’ose espérer que ce problème ne touchera pas la sortie commerciale, ni la galette Blu-ray (version que j’aurais bien aimé posséder, dur dur de revenir en définition standard quand nos yeux sont habitués à la HD…)
Une autre petite déception concernant le son : seule la VF est disponible en DTS alors que la version originale doit se contenter du Dolby Digital. Traitez-moi de puriste mais je préfère que le meilleur traitement sonore soit réservé à la VO qu’au doublage français.
Par contre, un bon point pour l’interview de Kiyoshi Kurosawa proposée en bonus. Bien que relativement courte (16 minutes au compteur), elle est très intéressante et contient quelques informations utiles sur l’élaboration du long-métrage. Saviez-vous par exemple que celui-ci était une adaptation du roman A Perfect Day for Plesiosaur de Rokurô Inui ?
En conclusion, je vous conseille donc de visionner REAL si vous aimez la science-fiction matinée de romance (ou l’inverse, c’est au choix !). Ça tombe bien, il arrive dans les bacs le 22 août prochain !
Note : 3,5 / 5
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