Macross + Idols + Moe + Nekketsu(1) = WTF ?! Mais qu’est-ce que c’est que cette chose ?!
Fiche Technique :
Série TV : 13 Episodes
Diffusion : Printemps 2012
Type : Musical / Idol / SF / Mecha
Réalisateur : Kawamori Shoji
(Macross, plein PLEIN de Mechas…)
Studio : Satelight
Synopsis :
Dans un futur lointain où la Terre est devenue inhabitable, l’humanité est partie à la conquête de l’espace et colonisa de nombreuses planètes. Une faction intergalactique créa alors une loi restrictive que de nombreuses planètes adoptèrent : La limitation, voire même le bannissement complet du divertissement à cause de son fort pouvoir de mobilisation des foules.
Dans ce contexte, un célèbre groupe d’Idols guérilleros -le dernier- lutte contre cette loi en donnant des concerts interdits ; il s’agit d’AKB0048 dont l’origine trouble remonte à l’époque où la Terre était encore habitée. Il est composé de nombreuses jeunes filles issues de différentes planètes qui doivent se battre pour leur objectif commun mais aussi entre-elles afin de devenir la prochaine succession de ce groupe légendaire et entouré de mystères…
Avis de Kevin :
Messieurs dames voici venir l’évolution du concept d’idol : Après les salles de concert, votre TV et même votre lit, les voici dans l’espace ! Bon, je vous l’accorde, le concept peut faire peur comme ça d’emblée et il est clair qu’AKB0048 a été créé avant tout pour la crème de la crème de l’otaku japonais… Mais pas seulement : Il possède tout de même derrière ce vernis très rose bonbon quelques atouts qui méritent de l’intérêt, et ce même pour un public non « converti » à la cause. Tout d’abord sachez que le réalisateur n’est autre que Kawamori Shoji, le papa de Macross est un monsieur qui mange et dort mécha. Sa dernière réalisation marquante n’est autre que le respecté Macross Frontier et ça on ne peut pas le passer sous silence, surtout que AKB a beaucoup de points communs avec ce dernier, que ce soit dans le thème musical/« baston » SF dans l’espace avec des jolies plantes à regarder chanter, ou dans l’esthétique générale avec ses éléments mécha -évidemment- et ses couleurs vives qui fusent dans tous les sens et surtout pendant les concerts.
La grande différence cependant est que nous sommes ici dans un anime à la gloire du groupe AKB48 dont les principales seiyuu (2) sont des membres actuels sélectionnés pour l’occasion. L’anime dépeint donc le futur très lointain et fantasque du groupe réel que nous connaissons et nous en découvrons les coulisses à travers le regard de 3 jeunes recrues qui ont été traumatisées dans leur enfance par un concert guérilla du groupe sur leur planète morne (les pauvres), leur implantant l’idée fixe de devenir à leur tour des membres du groupe. On suit alors leur parcours initiatique des sélections jusqu’à l’intégration dans l’équipe, en passant par toutes les cases de la carrière d’une Idol digne de ce nom : Répétitions difficiles voire hardcore (essayez de chanter et danser en même temps vous verrez !), compétition et rivalités entre membres, égos mal placés, formation militaire (n’est pas guérilleros qui veux !), emplois du temps surchargés… Bref, elles souffrent et elles adorent ça !
L’anime aborde à la fois la réalité des groupes d’idols japonais, ce qui permet d’en savoir plus sur elles, tout en ajoutant son « nappage fictif » nécessaire à l’intrigue… et beaucoup, BEAUCOUP de guimauve et de nekketsu ; vous savez cette volonté de toujours se surpasser, s’améliorer pour devenir le meilleur (St Seiya, Naruto et tant d’autres, on pense à vous !) et bien là forcément y’a ce qu’il faut ! C’est d’ailleurs le principal problème de cet anime : On aime les persos mignons et attachants, les bons sentiments et le dépassement de soi mais faut pas pousser mémé dans les orties non plus !
Autre aspect qui pourra poser des problèmes à certains, le rythme de la saison 1 est assez lent : La découverte de l’univers de la série et des mécanismes du groupe est intéressante surtout dans les premiers épisodes qui proposent une bonne introduction ; mais la série s’égare trop vite dans le quotidien des nombreux personnages secondaires, négligeant l’évolution des principaux. Du coup l’intrigue se pose et fait une sieste et tout le monde s’ennuie, mais pas trop longtemps heureusement car le dernier tiers nous offre un certain décollage bienvenu et attendu ! Il faudra aussi faire avec certains illogismes et aspects perturbants : Par exemple, on ne comprend jamais vraiment pourquoi le divertissement est interdit et encore moins l’intérêt de cette démarche, à part faire déprimer une planète entière… De la même façon les idols sont la SEULE forme de divertissement restante de tout l’univers ! Vous imaginez l’enfer ? Et bien on ne doit pas en être loin ! Pire encore, elles sont aussi le seul groupe restant ! Ya pas le moindre péon qui s’est mis en tête de créer un boys-band plein de pectos bien huilés histoire d’équilibrer un peu les forces… et de pimenter l’histoire…
Enfin, sans vouloir rentrer dans les détails, il y a cette forme de canonisation du groupe par le mystique, voire même le divin via le sanctuaire AKB qui me fait un petit peu peur… Bref, la série est bien évidemment ponctuée de nombreux concerts endiablés et lumineux où toutes nos petites starlettes (sauf les recalées) se donnent à fond ; moyen efficace de placer une large sélection de titres des AKB48 à moindre coût ; si bien qu’on se retrouve à en connaitre un petit paquet et ce, bien malgré soi !
Côté technique, le studio Satelight se défend très bien avec une animation stable et fluide. L’anime est connu pour avoir eu un budget conséquent ayant permis d’utiliser une technologie d’animation 3D des personnages par ordinateur notamment lors des scènes de concert, donnant un résultat plus dynamique tout en permettant des mouvements de caméras bien plus élaborés. Le résultat est visible, appréciable mais un peu particulier. Chacun se fera son avis sur ce point.
Le Chara-design est très mignon, ce qui était indispensable à ce genre de séries avec des yeux pleins de paillettes et de cœurs, un peu comme Georgie mais en littéral ; et chaque personnage à les cheveux de couleurs différentes, ce qui rajoute à la fantaisie du tout mais permet aussi de bien distinguer nos amies les unes des autres car elles sont nombreuses !
Conclusion, cette première saison malgré son rythme assez lent reste honnête, surtout si vous aimez les séries musicales formatées pour les otaku. On lui passera ses éléments un peu illogiques car nous sommes tout de même sur un anime de commande des AKB48, ce qui est d’ailleurs sa plus grande faiblesse : Tout reste finalement gentillet et assez prévisible dans l’ensemble. On retrouve la patte de Kawamori tout en plongeant dans le monde impitoyables des idols, une alliance surprenante mais qui se trouve particulièrement efficace.
En bref, si vous n’êtes pas complètement allergique aux idols et à leur musique avec un peu de guimauve sur le côté, laissez-vous tenter ! On ne sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher ! Et si vous n’en avez pas assez, il y a toujours la saison 2 ; suite directe, petits chanceux!
Notes :
(1) Volonté de toujours se surpasser, s’améliorer pour devenir le meilleur (2) Doubleurs/euses Japonais(e)sSite officiel : http://akb0048.jp/