Voilà les petits poulets, dernière ration de critiques avant de nous retrouver en convention. Et pour l’occasion, toute la rédaction a mis le pied à l’étrier et vous dévoile ses coups de cœur de ces dernières semaines ! Croyez-moi, vous allez en avoir pour votre argent.
G-Maru Edition Vol. 1
Editeur VF : Tonkam
Auteur : KAWASHITA Mizuki
Nombre de volumes VF : 1
Nombre de volumes VO : 2
Série terminée : oui
Note :
Résumé :
Haruto Kaburagi est une lycéenne ordinaire. Son plus grand rêve serait de devenir une mangaka de shojo. Un soir, une créature cybernétique apparaît dans sa chambre. Il s’agit de G-Maru, et il vient du futur pour rencontrer son auteure favorite. Car en 2119, Haruto est une mangaka célèbre qui publie… du hentaï ! Cette dernière est désespérée par cet aveu, et G-Maru décide de tout faire pour la convaincre de dessiner du hentaï…
Avis de Ghis :
En voyant la couverture de G-MARU EDITION pour la première fois, je me suis dit “mais quel est donc ce personnage bizarre qui semble être un croisement entre un Pokémon sorti de je-ne-sais-où et un Kirby sans jambes ?!”. Intrigué, il n’en fallait pas plus pour que je me plonge dans la lecture du premier tome.
Cette « chose » évoquée en introduction, c’est G-Maru, un garçon du futur ayant transféré son esprit dans un drôle de robot venu tout droit de l’année 2119. Grand amateur de hentai devant l’éternel, il vient d’un monde où les œuvres d’Aruto Kaburagi sont censurées et interdites par la loi, pour son plus grand désespoir de fan numéro un. Mais qui est donc cette Aruto Kaburagi me direz-vous ? Une lycéenne ingénue de 16 ans dont le rêve le plus cher est de devenir mangaka de shôjo. Sauf que son avenir lui réserve une carrière de dessinatrice de hentai dont elle ne souhaite pas entendre parler ! Malgré son innocence et le refus de se diriger dans cette voie obscure, G-Maru va tout faire pour la faire changer d’avis (et il a plus d’un tour de magie dans son sac le bougre !) et ainsi éviter de créer une distorsion de l’espace-temps !
Ce scénario un peu extravagant est donc le point de départ de ce manga en 2 volumes édité par les éditions Tonkam. Aux commandes, la mangaka Mizuki Kawashita dont vous aurez sûrement déjà reconnu le trait. Auteur et scénariste de plusieurs titres sortis en France comme Ichigo 100%, Hatsukoi Limited et Anedoki, elle se spécialise dans les comédies romantiques un peu olé-olé. Rien de bien méchant toutefois : disons qu’elle a un goût prononcé pour le fan service avec une abondance de petites culottes (cf. le plot d’Ichigo 100%) et de situations rocambolesques qui feraient rêver n’importe quel ado en quête d’une petite copine. Comme quoi, Mlle Kawashita partage certains points communs avec son héroïne Aruto.
Nous retrouvons avec joie la patte graphique de l’auteur qui prend toujours un aussi grand soin à designer ses personnages féminins, qui sont très en forme(s) comme à l’accoutumée. Le ton est donc très léger (tout comme les tenues de ces lycéennes qui ne sont pas forcément recommandées pour aller en cours…) et ce ne sont pas les blagues “douteuses” récurrentes de G-Maru qui me contrediront.
En résumé, G-MARU EDITION est une série courte (seulement 2 tomes) et qui se laisse lire avec un plaisir coupable. On se prend vite d’affection pour Aruto et sa lutte (vaine ?) contre un avenir qui semble tout tracé. Réussira-t-elle à être publiée dans ce magazine de shôjo manga qu’elle admire tant ou se résignera-t-elle à embrasser la carrière “parallèle” dont G-Maru lui rabat sans cesse les oreilles dans chaque chapitre ? Réponse dans le volume 2 !
Mystérieuses cités d’or (les) Vol.1
Editeur VF : Kazé Manga
Auteurs : BOUVERET Thomas, DEYRIES Bernard et CHALOPIN Jean
Nombre de volumes : 1
Nombre de volumes prévus : 5
Série terminée : non
Note :
Résumé :
XVIème siècle. Des quatre coins de l’Europe, de gigantesques voiliers partent à la conquête du nouveau monde. À bord de ces navires, des hommes avides de rêves et d’aventures. La promesse de terres lointaines, peuplées de légendes et de richesses, attise toutes les convoitises.
Esteban, jeune orphelin de Barcelone, embarque dans un de ces navires à la recherche de son père. Son chemin va croiser celui de Zia, une jeune Inca, ainsi que celui de Tao, dernier descendant de l’empire de MU. Accompagnés du mystérieux Mendoza et de ses deux acolytes, Sancho et Pedro, ils s’engagent dans une aventure périlleuse à la recherche des mystérieuses Cités d’Or !
Avis de Démosthène :
« Le XVIème siècle, des quatre coins de l’Europe, de gigantesques voiliers partent à la conquête du Nouveau Monde…. » : par ces mots commençait le générique des Mystérieuses Cités d’Or. En 1983, ce dessin animé qui a conquis toute une génération aujourd’hui trentenaire, était en fait un projet franco-japonais (intitulé Taiyô no ko Esteban, littéralement Esteban, l’enfant du Soleil au Japon). Il fut co-produit par RTL et la NHK avec la participation d’Antenne 2. À la même époque, Ulysse 31 était lui aussi le fruit d’une collaboration entre ces deux pays. La série originale des Mystérieuses Cités d’or comporte 39 épisodes de 28 minutes. Par ailleurs, TF1 entame la diffusion d’une suite, produite par la Société Blue Spirit Animation. Celle-ci emmènera les protagonistes en Chine, toujours à bord de l’inoubliable Grand Condor.
Les éditions Kazé viennent de publier le premier volume de l’adaptation officielle en manga de la saison 1 des Mystérieuses Cités d’Or. L’auteur est un français, Thomas Bouveret (d’origine niçoise et dessinateur d’ElementR). Le titre se lit dans le sens occidental, contrairement à ses homologues japonais. Cinq tomes sont prévus au total.
Le dessin est humble mais inspiré et le scénario respecte bien les moments forts du dessin animé. Le volume 1 nous emmène de Barcelone aux côtes péruviennes à bord du Solaris, le fameux bateau du peuple de Mu. Les lecteurs trentenaires apprécieront le chapitre « documentaire » à la fin du tome, clin d’œil malicieux à l’animé, et aux trois minutes de reportage sur l’Amérique du Sud narrées par Jean Topart. Après chaque épisode, ce petit segment nous faisait voyager sur les lieux de l’intrigue, apportant une touche pédagogique et réaliste à l’histoire. À mon sens, une BD incontournable pour les amoureux de la série et une bonne introduction pour les plus jeunes qui découvrent actuellement cette saga à la télévision. À noter que cette histoire culte est une libre adaptation d’un roman de Scott O’Dell, intitulé « La route de l’or » qui reçut plusieurs récompenses et est publié en France par les éditions Kazé.
Les Mystérieuses Cités d’or, tout comme Les Chevaliers du Zodiaque (Saint Seiya en V.O.), font partie des grandes séries animées des années 80. Elles sont sans aucun doute à l’animation ce que Star Wars et Indiana Jones sont au cinéma. Les Mystérieuses Cités d’or resteront à jamais une magnifique invitation au voyage, à la curiosité, à la découverte… Il faut espérer que sa suite préserve la qualité humaine, artistique et pédagogique de l’original.
Zéro pour l’éternité
Auteurs : MOTO Sôichi et HYAKUTA Naoki
Nombre de volumes VF : 2
Nombre de volumes VO : 5
Série terminée : oui
Note :
Résumé :
Kentaro, 26 ans, est un étudiant lymphatique peu motivé par le travail et la vie active. A la demande de Keiko, sa sœur, jeune écrivain freelance, le jeune homme se plonge dans son passé familial. Kyuzo Miyabe, son grand-père, fut en effet un pilote de chasse de la marine impériale japonaise et il combattit principalement en tenant les commandes du mythique chasseur japonais : le « Zero ». Ce sera juste à la fin de la guerre qu’il mourra en kamikaze. Fut-il le héros que tout le monde prétend ? Ou plutôt un terroriste ? Un lâche ? Lui qui n’a pas pu tenir la promesse qu’il avait faite à sa femme… Au fil des volumes, Kentaro découvre à travers des rencontres et des témoignages qui fut véritablement son grand-père, ce qui le plongera dans une profonde quête identitaire et historique.
Avis de Démosthène :
Souvent employé de nos jours en parlant du terrorisme, le mot « kamikaze » est d’origine japonaise et date de la Seconde Guerre mondiale. Il se compose de deux kanjis (神風) et signifie littéralement « vent divin ». En 1944, l’État-major japonais voyant la victoire contre les américains devenir de plus en plus hypothétique, joua donc sa dernière carte : les « attaques suicides ». Les mythiques chasseurs Zero des pilotes kamikazes devenaient alors des « missiles » d’une grande précision, grâce au sacrifice de ces aviateurs. Ils causaient de gros dégâts puisque leurs réservoirs étaient chargés à ras bord de fuel et d’explosifs. On estime que 47 navires de guerre de l’US Navy furent coulés par des attaques suicides et 300 autres durement endommagés. Cela coûta la vie à près de 4000 jeunes pilotes nippons.
Faut-il y voir du fanatisme ou de l’héroïsme ? Sans doute un peu des deux… Peu soucieux des pertes, l’État-major de l’armée impériale japonaise fit peu de cas de la vie humaine et endoctrina de jeunes hommes pour ses missions fatales. Cependant, au Japon, un grand sens du devoir et un patriotisme sans borne pour sauver la nation en péril poussa sans aucun doute nombre d’entre eux au sacrifice ultime.
Les éditions Delcourt publient une très intéressante série : Zéro pour l’éternité de Soichi Sumoto qui nous replonge dans cette guerre, avec deux jeunes japonais de notre époque dont le grand père, Kyuzo Miyabe, est mort en mission suicide. Désireux d’en savoir plus sur leur aïeul, ils interrogent des vétérans octogénaires qui l’ont côtoyé. Le dessin est agréable et les flash-back entre notre époque et la Guerre du Pacifique très bien menés.
Le rapport à la mort, à la famille, à la patrie et le sens du devoir chez ces hommes : tout cela surprend beaucoup les deux adolescents, Kentaro et sa sœur, vivant dans une société moderne imprégnée de technologie et de médias omniprésents. Au fil des volumes, les jeunes gens entreprennent ainsi une véritable quête identitaire en découvrant la personnalité de leur patriarche et son vécu douloureux dans un Japon qu’ils connaissaient peu.
Le volume 2, inspiré d’un roman de Naoki Hyakuta, est paru le 13 mars et les éditions Delcourt prévoient 5 tomes au total. Un très bon manga d’aviation, à mi-chemin entre shônen et seinen, parfait pour s’immerger dans un univers historique chargé d’émotions douloureuses et de sentiments contradictoires.