Un crayonné essayant de reproduire un tableau de maître : ce roman russe, réputé pour sa complexité et son importance, nous présente la vision de l’histoire ainsi que la place qu’a l’individu en son sein selon Tolstoï.
Grande fresque de l’époque mélangeant l’épique et l’intime, elle nous décrit les joies et peines de la noblesse russe face aux affres de la guerre ou grâce à une paisible existence privilégiée. Mais c’est surtout les questionnements, doutes et remises en question de Pierre (le protagoniste principal) qui, dans sa quête de sens, interpelle le lecteur. Mais voilà, cette version BD fait bien pâle figure face à l’originale…
Une esquisse : voici comment l’on pourrait définir cette adaptation malheureuse du roman épique de Tolstoï. Cette œuvre d’approximativement deux mille pages se retrouve ici confinée dans un manga qui en contient dix fois moins. Ce qui est bien dommage lorsqu’on voit que Proust a vu adaptée son « A la Recherche du temps perdu » dans deux fois plus de pages.
L’adaptation cinématographique la plus réussie, réalisée par Serge Bondartchouk, totalise tout de même plus de 400 minutes de film. On ne peut que se sentir floué de voir un tel pavé ainsi condensé. Le premier livre sur les quatre que compose l’œuvre est ainsi quasiment exclu ainsi que l’épilogue. Les personnages sont à peine développés et souvent plus proches de caricatures que d’humains véritables comme Tolstoï les avait décrits.
Au mieux ce manga donnera envie de vouloir découvrir l’œuvre véritable qui se trouve ici bien écourtée. Mais il devrait plaire à un nombre restreint de néophytes, vu le peu d’efforts faits pour retranscrire l’intrigue de manière plus complète.