Autant le dire tout de suite, « Higashi no Eden » est à mon sens la dernière bombe du studio I.G. La série s’appuie sur un staff exceptionnel avec le duo Kenji Kamiyama ( réalisateur de « Seirei no Moribito » et « Ghost in the Shell Stand Alone Complex ») et le compositeur Kawai (« Seirei no Moribito », « Ghost in the Shell », les « Patlabor »).
L’histoire se déroule dans un futur très proche. L’héroïne est une étudiante japonaise (Saki Morimi) en vacances de fin d’études aux USA. Alors qu’elle essaie de lancer une pièce dans la fontaine de la Maison Blanche à travers la grille, elle est surprise par 2 policiers. En mauvaise posture, elle est sauvée par un jeune homme, nu et amnésique ! Il n’est pourvu que d’un revolver et d’un étrange téléphone portable hi-tech, crédité de 8 milliards de yens et dans lequel figure l’adresse de sa dernière planque. C’est à ce moment-là qu’il découvre tout un arsenal et de nombreux passeports. Son véritable nom, semble-t-il, est Akira Takizawa. Accompagné de Saki, il décide de retourner au Japon. Ces évènements se déroulent plusieurs mois après une mystérieuse attaque terroriste sur Tokyo, que ses habitants tentent d’oublier.
En réalité, Akira est le « seleção » (sélection en portugais) numéro 9 sur un total de douze. Chacun de ces élus possède un téléphone portable estampillé « Noblesse oblige ». À l’aide de cet outil, ils restent en contact permanent avec une « secrétaire » nommée Juiz qui dispose de moyens considérables pour répondre à leurs souhaits. Rapidement, Akira est retrouvé par un policier qui, lui aussi, est un des seleção. Qui sont donc ces élus ? Quelle est donc leur mission ? Sont-ils en compétition ? Comment se fait-il qu’Akira se soit volontairement effacé la mémoire ?
Beaucoup de questions soulevées donc mais un suspense haletant, et ce, jusqu’aux dernières secondes de la série. Les informations sont distillées au compte-goutte, juste assez pour nous tenir attentifs sans trop en dévoiler. Chaque épisode apporte une nouvelle pièce au puzzle, une construction habile. Je n’en dis pas plus mais les quatre premiers épisodes nous gratifient de quelques scènes bien violentes à base de « pruneaux dans le citron » et de passages à tabac, sans oublier une bonne dose d’humour.
Le deuxième élément accrocheur : ses héros. Saki s’attache très vite à son mystérieux prince charmant, en témoigne un amusant monologue devant un miroir auquel assiste secrètement Akira. Lui se pose en bon vieux charmeur, très à l’aise avec sa nouvelle amie. Il ne se gêne pas pour prendre Saki par l’épaule le temps d’une photo alors qu’ils se connaissent à peine. L’assurance de l’un contraste avec la timidité de l’autre.
Reste à évoquer l’aspect technique : c’est bien simple, on frise le sans-faute. C’est beau, précis, bien animé. Les Studios I.G. ont fait du bon boulot. Pourtant assez épuré, le chara-design très mignon de Chika Umino (« Honey & Clover ») s’accorde très bien à la finesse du graphisme. La musique évite d’être trop présente mais accompagne parfaitement les images. Plus marquant, l’excellent opening, signé Oasis pour la musique, se marie extrêmement bien avec la réalisation et constitue une introduction de choix délicieusement intrigante.
Vous l’avez compris, « Higashi no Eden » m’a totalement emballé. Son intrigue originale et ses excellents personnages suffisent à le rendre passionnant. Sa réalisation technique majestueuse sublime le tout. À voir de toute urgence !
A noter qu’il existe aussi 3 films : un résumé de la série et 2 longs-métrages concluant l’aventure (« Eden of the East the Movie I : The King of Eden » et « Eden of the East the Movie II : Paradise Lost »), qui seront bientôt chroniqués sur notre site.
Higashi no Eden 東のエデン
Genre : psychologie, romance, mystère
Réalisateur : Kenji Kamiyama
Studio d’animation : Production I.G.
Chaîne : Fuji TV (Noitamina)
Première diffusion : 9 avril 2009 – 18 juin 2009 (11 épisodes)
Série et films disponibles en 2 coffrets intégrale Blu-Ray et DVD chez Kaze