Balloon Fight est réalisé par Nintendo en 1984 pour sa console Nintendo Entertainment System, dite NES pour les intimes. Bien qu’il ne soit pas aussi connu que les ténors de la marque tels que Zelda, Mario et tutti quanti, ce petit jeu qui ne paye pas de mine a pourtant marqué bon nombre de gamers qui ont eu la chance de s’y essayer.
Comme souvent à l’époque, à la manière d’un Donkey Kong, le jeu est divisé en plusieurs niveaux à écrans fixes. Vous dirigez un enfant qui se déplace dans les airs grâce à deux ballons attachés sur son dos. Le but est de se débarrasser des vilains oiseaux à l’écran afin de passer au niveau suivant. Tout comme vous, ces volatiles un peu manchots, ont besoin de ballons pour voler. Afin de s’en débarrasser, il faudra faire comme eux : tenter de crever leur moyen de transport. Pour se faire, il faut obligatoirement les toucher par le haut. Si le joueur a la chance d’avoir deux ballons contre un seul pour ses adversaires, ces derniers possèdent un parachute qui leur permet de se poser tranquillement au sol et peut-être de les regonfler. Ils repartent alors à l’attaque, plus furieux que jamais. Il faut donc penser à les retoucher une seconde fois, avant qu’ils n’aient le temps d’accomplir ce méfait. Cela peut être accompli en sautant sur leur parachute ou bien en les touchant lorsqu’ils sont au sol et qu’ils n’ont pas encore regonflé leur ballon.
Le principe est simple, l’amusement est total et les niveaux se font de plus en plus complexes avec des ennemis et des obstacles toujours plus nombreux. Comme si ces maudits oiseaux ne suffisaient pas, lorsque le joueur est trop lent, la météo s’y met aussi et les nuages envoient des éclairs/étoiles qui se baladent dans tous les coins de l’écran. S’ils touchent notre héros, adios compañero. Il faut également faire attention à ne pas trop se promener au ras de l’eau, un terrible poisson n’attend que ça pour manger tout ce qui aurait le malheur de l’approcher d’un peu trop près. Mais si l’on parvient à faire tomber ses adversaires à l’eau, une jolie bulle en sortira et lui permettra de marquer des points supplémentaires. Car n’oublions pas qu’à l’époque, le but n’était pas simplement de progresser dans les niveaux mais aussi de battre son score.
De la Terre à la Lune
Tous les trois niveaux, on récupère un de ses ballons éventuellement perdu précédemment et on a droit à un stage bonus. Le but est cette fois de récupérer un maximum de ballons qui sortent de divers tuyaux avant qu’ils ne disparaissent de l’écran. Les attraper tous n’est pas chose aisée mais permet de faire « péter » son score. Il faudra jouer habilement de l’inertie et du flottement du personnage pour parvenir à réaliser cet exploit.
Jeu typiquement arcade, Balloon Fight ne pouvait se priver d’un précieux mode deux joueurs. Si le soft est déjà très addictif tout seul, il devient tout bonnement génial à deux. Si la collaboration est de mise afin de progresser, il est tout de même possible de crever les ballons de l’autre ! Il faudra donc faire bien attention… ou pas. Cela rappelle les parties de Double Dragon où, fatalement, les deux finissaient par se filer des pains entre eux plutôt que de s’occuper de leurs adversaires. Les parties risquent de s’écourter en jouant ainsi mais les fous rires sont garantis ! En tout cas, afin de ne pas se retrouver sans ballon, Tina Arena vous le conseille vivement : il vaut mieux « aller plus haut » ! Et voilà comment on place une bonne blague Carambar avec finesse et allégresse.
Balloon Fight propose également un mode nommé « Balloon Trip ». Se jouant exclusivement seul et avec une unique vie, la partie se déroule sur un scrolling horizontal. Le but est de ramasser le plus de ballons possible, tout en évitant les étoiles électriques parsemées à l’écran. Certaines sont fixes, d’autres mobiles mais il suffit d’en effleurer une et la partie prend fin. Les bulles servent cette fois à bloquer temporairement le scrolling et les éclairs durant quelques secondes, ce qui peut permettre au joueur d’éviter plus facilement les obstacles ou de récupérer quelques ballons supplémentaire. Et attention à ne pas flotter trop près de l’eau, ce maudit poisson est toujours de la partie… Ce mode de jeu, stressant et emballant à souhait, mettra vos nerfs à dure épreuve. Son seul et unique but est d’aller le plus loin possible afin de faire le plus gros score.
Tu vas pas pleurer pour un ballon ?!
Balloon Fight a tout du jeu culte. En fait, il ne lui manque pas grand-chose pour atteindre les cimes (avec ou sans ballon). Peut-être qu’un vrai mode duel à deux aurait pu être intégré. Un peu comme Mario Kart où le but était de crever les ballons de ses adversaires. À part cela, il n’y a vraiment rien à lui reprocher. Si le jeu est simple techniquement, l’ensemble est bon : ses animations sont souvent hilarantes (lorsque votre personnage tombe à pic, il agite les bras pour tenter de s’envoler), sa maniabilité est parfaite et incroyablement précise, sans parler des mélodies aussi simples qu’inoubliables.
Le jeu a connu une conversion arcade et surtout une suite en 1990 sur Game Boy première du nom, nommé Balloon Kid. Tout aussi bon, bien que différent, il est dommage que la série s’en soit tenue là. Licence quelque peu oubliée des joueurs, Nintendo n’a pas pour autant abandonné sa bataille de ballons si l’on en juge par les nombreux clin d’oeil que l’on peut trouver par-ci par-là. Quelques membres du Club Nintendo ont même pu acquérir un remake sur DS appelé Tingle’s Balloon Fight. Dernièrement, il a été offert aux premiers acquéreurs de la Nintendo 3DS. Dommage par contre qu’il ne soit pas possible de jouer à deux sur cette version.
Entre une partie de Fifa et Call of Duty, Balloon Fight est le genre de soft idéal pour se faire un petit délire nostalgique. Simple, efficace et amusant, il est tout ce que l’on peut attendre d’un jeu vidéo. Avec celui-ci, Nintendo nous prouve qu’il a toujours réussi à plaire au plus grand nombre. Indémodable et intemporel, tout simplement.