L’humoriste Kentarô Kobayashi débarque en Fance, il viendra interpréter pour notre plus grand plaisir, son dernier spectacle intitulé « Potsunen », du jeudi 14 au samedi 16 juin à 20h dans la grande salle de la Maison de la culture du Japon à Paris
Pour son 15e anniversaire placé sous le signe du rire, la MCJP a la joie d’accueillir un des plus grands acteurs comiques de l’Archipel. D’abord connu en tant que membre du duo Rahmen’s, Kentarô Kobayashi est tout aussi irrésistible dans ses spectacles en solo. Cet artiste protéiforme de 38 ans interprète des sketches désopilants ou poétiques où il mêle théâtre, stand up, mime, film d’animation, musique…
Mais qui est Kentarô Kobayashi ?
La carrière de Kentarô Kobayashi commence en 1996, date à laquelle il crée Rahmen’s avec Jin Katagiri, un ami d’université. A peine trois ans plus tard, ils sont plébiscités lors d’une émission de divertissement de la chaîne NHK où des jeunes comédiens rivalisent d’humour devant un jury. Ils fondent également au sein de leur université un club de rakugo, art traditionnel du conte comique.
Auteur et metteur en scène des sketchs de Rahmen’s, Kentarô Kobayashi se distingue par sa capacité à changer de voix, sa technique de mime et ses tours de magie. Il est sensible à la richesse de la langue et intègre dans ses sketchs des jeux de mots, des rimes, des textes de chansons qu’il compose lui-même. Cet amour pour les mots s’explique notamment par le fait qu’étant le petit-fils d’un auteur de haïku, il s’est familiarisé avec cette forme de poésie dès son enfance.
Kentarô Kobayashi s’est vu confier par la chaîne NHK une émission dont il est l’auteur et l’interprète. Elle a été récompensée par le prix de « la meilleure émission d’information et de variété » décerné par l’ATP (Fédération japonaise des producteurs télévisuels).
Créateur intarissable, il se fait également connaître hors du Japon via Internet avec sa série de vidéos intitulée « The Japanese Tradition ». Il s’y moque avec une certaine ironie de la rigidité des codes et des règles propres à la culture japonaise.
Sa notoriété augmente aussi avec le succès de sa série « Nihongo Gakkô » (école de langue japonaise) où il met en scène un cours de japonais en France, aux Etats-Unis, en Italie, en Chine… La version CD sortie en 2006 est classée 13e des meilleures ventes de CD au Japon, du jamais vu pour un album qui n’est pas musical.
En 2002, il lance une série de productions de théâtre en tant qu’auteur et metteur en scène : K.K.P. (Kobayashi Kentarô Produce). La revue de théâtre Engeki Book lui décerne le prix de la meilleure pièce de théâtre et celui du meilleur acteur en 2007, et de nouveau en 2010, celui du meilleur acteur.
Il collabore avec la chanteuse de Japanese Pop Shiina Ringo, et participe à son court-métrage Hyaku-iro Megane. Elle prend la direction musicale de la pièce de théâtre Lens (2004) de K.K.P.
Potsunen : tout seul sur scène
En japonais, « potsunen » décrit avec un brin de mélancolie l’état de quelqu’un qui est tout seul. C’est aussi le nom d’une série de sketches lancée en 2005 dans lesquels Kentarô Kobayashi est seul sur scène et déploie toutes les facettes de son humour avec une certaine poésie nostalgique. Il y tient les rôles d’auteur, de metteur en scène, de scénographe et d’interprète.
Comme à son habitude, il incarne dans ces one man shows une pléiade de personnages plus ou moins loufoques. Mais il alterne ces tranches de vie avec des sketchs plus visuels où il s’amuse avec des films d’animation défilant sur un écran géant, des éléments de décor surréalistes, les accessoires d’un prestidigitateur… Ses costumes et ses accessoires révèlent son goût pour la nostalgie : « Pour qu’une pièce ne vieillisse pas, il suffit d’utiliser des vieux objets. Ce sont les choses neuves qui passent de mode. »
En 2011, sa tournée de « potsunen » est suspendue à cause du séisme, mais il décide de la reprendre à peine une semaine après la catastrophe. Il en prolonge alors la durée et présente son spectacle dans 11 lieux, notamment dans des villes touchées par des tremblements de terre dans le passé (Osaka, Niigata, Sendai).
Le spectacle présenté à la MCJP sera créé en mai 2012 à Yokohama (KAAT). « Jusqu’à l’âge de 40 ans, un artiste n’est qu’un apprenti. Il doit continuer à se former. » Cette première tournée hors du Japon est pour cet artiste de 38 ans l’occasion de rencontrer pour la première fois la réaction du public étranger.