Après Les Enfants Loups, Ame et Yuki (おおかみこどもの雨と雪), Hosoda Mamoru (細田 守) nous propose à nouveau une histoire entremêlant les humains et les bêtes mais dans un tout autre registre.
Le garçon et la bête (バケモノの子)
Synopsis (source : Gaumont)
Shibuya, le monde des humains, et Jutengai, le monde des Bêtes…C’est l’histoire d’un garçon solitaire et d’une Bête seule, qui vivent chacun dans deux mondes séparés.Un jour, le garçon se perd dans le monde des Bêtes où il devient le disciple de la Bête Kumatetsu qui lui donne le nom de Kyuta. Cette rencontre fortuite est le début d’une aventure qui dépasse l’imaginaire…
Avis (peut contenir des spoilers mineurs !)
Quel plaisir de retrouver un long-métrage d’Hosoda sur le grand écran ! En quelques films (La traversée du temps, Summer Wars et Les Enfants Loups), le monsieur s’est imposé comme un grand de l’animation japonaise. Et il semblerait que la France apprécie son œuvre en distribuant à chaque fois ses nouveaux films au cinéma. Cette fois-ci, c’est Gaumont qui s’y colle pour la toute première fois. Cela a été annoncé à l’avant-première du film à laquelle j’ai pu assister mardi dernier à Paris, en présence de l’un des producteurs, Yuichiro Saito (齋藤優一郎).
Cet anime raconte donc comment un garçon ordinaire, Kyuta, va découvrir totalement par hasard dans une ruelle du célèbre quartier Shibuya (Tokyo) l’entrée vers le monde des Bêtes et va donner un sens à sa jeune vie en devenant le disciple de la Bête Kumatetsu, l’un des prétendants au titre de seigneur du royaume. Mais ils devront tous deux faire face à un terrifiant et insoupçonné ennemi dont je tairai le nom pour ne pas vous gâcher la surprise…
Sur un scénario relativement original, Hosoda nous embarque dans une grande aventure qui va alterner entre les deux mondes. Tous les publics y trouveront leur compte au long des deux heures de pellicule avec des moments de bravoure, de doutes, de joie et de peine. Pour résumer, on ne s’ennuie pas une seule minute !
Au casting, on retrouve Yakusho Kōji (橋本 広司) dans le rôle de Kumatetsu, la Bête râleuse mais attachante. C’est un acteur que l’on a pu voir notamment dans les films internationaux Mémoires d’une geisha ou encore Babel. Kyuta est interprété par Sometani Shōta (染谷 将太), vu très récemment dans les deux adaptations live du manga Parasite (寄生獣, Kiseijū). Et enfin, l’actrice Hirose Suzu (広瀬 すず) prête sa voix à Kaede. Elle a été à l’affiche du long-métrage Notre petite sœur (海街diary, Umimachi Diary), présenté en sélection officielle du Festival de Cannes 2015.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste et sont tous aussi charismatiques, de Tatara à Hyakushūbō, en passant par l’empereur Sōshi. N’oublions pas non plus le grand rival de Kumatetsu, Iōzen, doublé par Yamaji Kazuhiro (山路 和弘 ), que l’on a pu entendre dans Final Fantasy VII Advent Children et One-Punch Man.
Ce qui me frappe toujours dans les travaux d’Hosoda, c’est la qualité de l’animation et des décors. Visuellement, c’est une claque et le film est juste magnifique de bout en bout, les effets de lumière étant particulièrement soignés et chatoyants (on en prend plein les yeux dès le générique de début). Le chara design n’est pas en reste avec une patte bien reconnaissable (par exemple, notez la ressemblance entre Kaede et Makoto de La traversée du temps). Mention spéciale pour l’adoraaaable Chiko ! J’ai également beaucoup apprécié l’utilisation de la 3D à bon escient, c’est-a-dire réduite à son minimum : je trouve que ce procédé est difficile à intégrer correctement dans l’animation traditionnelle et semble souvent n’être qu’une démonstration technique qui dessert le film au final. Un piège dans lequel monsieur Hosoda ne tombe pas et c’est tant mieux !
La partie musicale n’est pas en reste avec une très bonne bande originale signée Takagi Masakatsu (高木 正勝), qui a précédemment travaillé avec Hosoda sur Les Enfants Loups. Épique ou touchante, elle contribue largement à l’ambiance du film. L’ending quant à lui est assuré par le célèbre groupe de rock Mr. Children avec le titre Starting Over.
Au final, je ne peux que vous conseiller d’aller voir Le garçon et la bête dès que possible ! En plus de la VF, il est également distribué en version originale pour notre plus grand plaisir. C’est un vrai travail d’orfèvre, une pépite, qu’il est préférable de voir sur un très grand écran pour l’apprécier à sa juste valeur. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est classé deuxième au box office japonais de 2015, juste derrière le film de Yo-Kai Watch. On peut donc sagement le ranger dans la catégorie chef d’œuvre de l’animation japonaise de l’année dernière. Quoi ?! Vous êtes encore là, allez direction le ciné et plus vite que ça !!
Bande-annonce VOST