En exclusivité internationale, Haruka et Miyuki (ハルカトミユキ) se sont confiées au micro de Zero Yen. Rencontre en direct de la capitale nippone.
En ce beau lundi printanier (le 7 avril 2014), nous avons rendez-vous aux studios de Sony Music Nogizaka à Tokyo, dans le quartier de Roppongi, pour une interview avec Haruka to Miyuki. C’est à la fois un honneur et une chance car nous sommes le premier média non-japonais à les rencontrer.
Nous sommes accueillis par leur manager, Omi, et nous nous dirigeons en salle d’interview B2 pour débuter les festivités !
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Bonjour, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Haruka : Bonjour, je suis Haruka de Haruka to Miyuki. Je suis la chanteuse ainsi que la guitariste mais je suis aussi l’auteur-compositeur du groupe.
Miyuki : Pour ma part, je m’appelle Miyuki et je suis la claviériste. Je m’occupe également des chœurs et des compositions.
Comment avez-vous décidé de créer le groupe Haruka to Miyuki ? Vous vous êtes connues à la fac je crois ?
Haruka : Nous nous sommes rencontrées car nous faisions partie du même cercle universitaire. Quand j’ai vu Miyuki pour la première fois, elle était assise toute seule dans un coin. De ce fait, cela m’a donné envie d’aller lui parler. En discutant avec elle, elle m’a avoué aimer Nirvana et j’ai trouvé ça amusant qu’une fille aussi calme puisse aimer ce style de musique. C’est à partir de là que l’aventure Haruka to Miyuki a commencé…
Quelle a été votre démarche pour vous faire remarquer par une maison de disques ?
Miyuki : Haruka a envoyé une démo à Sony Music sans que je sois au courant. De mon côté, j’étais déjà en contact avec une personne de Sony Music avec qui j’avais une promesse de contrat. Tout a débuté comme ça.
J’ai remarqué que les titres de vos deux premiers E.P. sont très très longs ! (Mayonaka no Kotoba wa Aoi Doku ni Nari, Niburu Sekai ni Hiyari to Sasaru. (真夜中の言葉は青い毒になり、鈍る世界にヒヤリと刺さる。) et Kyogensha ga Yoake wo Tsugeru. Bokutachi ga Itsumademo Damatteiruto Omouna (虚言者が夜明けを告げる。僕達が、いつまでも黙っていると思うな) Y-a-t’il une raison pour avoir choisi des noms aussi longs ?
Haruka : Ce sont des Tanka. Est ce que vous connaissez les Tanka ?
Ghis : Non…
Haruka : Et les Haiku ?
Ghis : Ah oui !
Haruka : Le Haiku (note : forme très codifiée de poème japonais qui tire ses origines du Tanka) sont des vers rythmés de 5/7/5 mores (17 mores au total sur 3 lignes ou une colonne en vertical) alors que le Tanka est composé de vers rythmés de 5/7/5/7/7 mores (31 mores au total sur 5 lignes).
Omi : Haruka écrit elle-même des Tanka.
De nos jours, le marché de la pop au Japon est dominé par les Idols et Johnnies qui ne sont que de simples chanteurs et chanteuses sur scène. Est-ce important pour vous d’écrire et de composer vos chansons ?
Haruka : Comme je l’ai dit précédemment, j’écris des Tanka. De base, j’aime beaucoup écrire des poèmes. Pouvoir écrire des paroles et y mettre une mélodie est l’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé la musique. Je pense que, pour nous, c’est très important de pouvoir composer nos propres musiques et y ajouter nos propres paroles.
Pourriez-vous expliquer le processus d’écriture de vos chansons ? Qui fait quoi ?
Haruka : En majeure partie, c’est moi qui écris les paroles en premier. Je compose ensuite la mélodie à la guitare que je fais écouter à Miyuki. Elle insère sa mélodie au clavier. De temps en temps, Miyuki joue de drôles de morceaux au clavier qui finissent par devenir une musique.
À propos de vos paroles, pensez-vous écrire quelques morceaux en anglais pour votre prochain album ?
*rire général*
Miyuki : C’est fort possible qu’on n’en fasse pas, non ?
Haruka : Que j’écrive en anglais ? Moi ? *rires* Je suis nulle en anglais. Mais c’est vrai que si l’on pouvait retranscrire dans cette langue tous les sentiments japonais, ça serait vraiment formidable !
Votre musique peut être décrite comme un mélange entre la pop, le rock et le folk. Cette définition correspond-elle à ce que vous souhaitez apporter à votre public ?
Haruka : Pour le son du groupe, ça serait plus un son intense (note de Ghis : le rock) mais il y aussi du son acoustique (note de Ghis : le folk) lorsque l’on joue à deux sur scène. De façon générale, j’aimerais qu’on ressente cet esprit rock mais aussi l’importance des paroles que l’on retrouve dans le folk, un genre que j’affectionne beaucoup.
Quel genre de musique écoutez-vous ? Quels sont vos artistes préférés ?
Miyuki : J’aime Kurt Cobain (note de Ghis : le chanteur et leader de Nirvana). J’aime son personnage et la personne qu’il a pu être. Je l’admire beaucoup et j’aimerais lui ressembler. En ce qui concerne la musique, j’aime beaucoup le classique, entre autres Debussy. J’aimerais pouvoir allier cet aspect du rock avec l’esprit du classique.
Haruka : Pour ma part, j’aime les paroles en japonais mais j’adore le folk et la façon de parler des rockeurs japonais (un style qui « pue le mec »). Ça m’a beaucoup inspiré pour les paroles. Quand j’étais au collège, j’aimais beaucoup Radiohead.
Parlons un peu de nos pays respectifs maintenant. Je ne sais pas si vous le savez mais le Japon et la France sont deux pays qui ont un fort lien culturel. Par exemple, les mangas sont très populaires auprès des jeunes en France. Êtes-vous surprises de savoir que vos chansons sont écoutées par un public qui ne comprend pas (ou peu) vos paroles ? (J’en fais partie ! *rires*)
Haruka et Miyuki : Nous sommes très heureuses de savoir ça !
Nous aimons aussi beaucoup la nourriture japonaise ici, les sushis notamment sont à la mode depuis quelques années. Est-ce que vous avez un plat préféré que vous pourriez nous recommander ?
Miyuki : Les ebi fry ! (note de Ghis : crevettes panées japonaises)
Êtes-vous déjà venues en France ? Est-ce un pays que vous avez envie de visiter un jour, voire de venir y faire des concerts ?
Haruka : Je n’y suis jamais allée !
Miyuki : Je suis déjà venue en France lorsque j’étais en 4ème année à l’université. J’y ai passé une semaine pour aller voir une amie qui était en échange à Paris. Je n’ai pu voir que Paris pendant mon séjour.
Connaissez-vous un peu de français ? Si oui, c’est le moment de dire quelques mots à nos lecteurs !
Miyuki : « L’addition, s’il vous plaît ? » (en français) *rires* Ahhhh, j’ai tout oublié ! « J’habite à Tokyo » (en français). Je me souviens vraiment plus… j’aurais dû réviser ! *rires* « Ça va ? » (en français)
En tous cas, nous vous invitons à venir nous rendre visite !
Il est l’heure de faire votre promo ! Quels sont vos projets à venir ? Vous avez un petit scoop pour Zero Yen ?
Haruka : Le thème du prochain album sera la destruction et la reconstruction. Un scoop ? Je peux vous dire que le titre du prochain EP sera encore un Tanka : Sonna koto doudatte ii, kono uta wo, kimi ga sukini nattekuretara (Je me fous de tout, du moment que tu aimes cette chanson). Nous sortons aussi conjointement un DVD live School of Lock! Ongaku Shitsu Live Session #1 le même jour. (note de Ghis : au moment de l’entretien, début avril, ces informations étaient encore confidentielles. Zero Yen vous a révélé les détails de l’E.P. et du DVD il y a quelques semaines).
Et voilà, cette interview est maintenant terminée ! Merci beaucoup de nous avoir accueilli.
Nous vous souhaitons bonne chance pour la suite de votre carrière musicale et espérons vous voir en France bientôt !
Interview réalisée par Ghis et traduite par Morika
Remerciements
Morika pour son aide précieuse lors de l’interview et de la traduction ainsi qu’au manager Omi pour avoir rendu cette rencontre possible. Et bien entendu, un très grand merci à Haruka et Miyuki pour leur gentillesse et leur disponibilité.
Liens (en japonais)
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Twitter officiel / Twitter Haruka / Twitter Miyuki