Les balbutiements de Tecno Soft remontent au mois de Février 1980. Simple filiale du groupe Mycom Center à ses débuts, l’entreprise opte pour son nom définitif Technosoft (parfois écrit Tecno Soft) dès le mois d’Avril 1984. Le premier « Thunder Force » sort en Décembre 1983 et est considéré comme le titre le plus obscur de la saga…
La société, prolifique vers le milieu des années 80, créa de petits jeux plus ou moins populaires tels que « Feedback » (1988, un shoot à la Space Harrier), « Herzog » ou encore « Kugyokuden – Legendly Nine Gems » (1987, un jeu d’action).
« Thunder Force » est l’œuvre d’un certain Kotori Yoshimura, un acteur du jeu vidéo s’étant forgé une sacré popularité dans le domaine du PC Japonais pour la création du fameux « Star Cruiser ». Ce RPG, un mélange de phases de shooting game en 3D et d’aventure textuelle, fut adapté sur PC 88 et puis décliné plus tard sur MegaDrive.
Concept complètement désuet aujourd’hui, l’objectif de « Thunder Force » était de détruire les forteresses ennemies dénommées « Dyradeizer ». Ce titre donne un aperçu de ce que sera sa suite, par sa représentation graphique en vue de dessus et son concept (anéantir les bases adverses pour passer à l’étape suivante), tout en reprenant les principes des shoot’em up de Namco. Technosoft décide de frapper un grand coup en s’inspirant du titre un phare de cette époque : Xevious ! Malheureusement, le soft ne rencontrera pas le succès escompté. Distribution succincte, manque de communication évidente et choix du support fastidieux auront raison de lui.
Malgré cet échec, le jeu sera développé sur d’autres supports tel que le SharpX1 et MSX, etc…
1989/1990 : Thunder Force II et III
Malgré le grand nombre de supports disponibles a l’époque, Technosoft manifeste une vive attention pour la toute nouvelle machine du moment, la MegaDrive. Toutefois, la direction prise par l’éditeur allait marquer les esprits à jamais. Dès 1989, « Thunder Force 2″ reprend les principes de base en intégrant pour la première fois un scrolling horizontal multi-directionnel. Il ne fait pas l’unanimité et passe inaperçu auprès du grand public (seuls les fans sont au rendez-vous).
À partir de 1990, l’organisation des studios de développement de la firme prend une tournure différente : Technosoft tient compte des erreurs commises avec le second opus et s’apprête à retravailler le concept dans les moindres détails. » Thunder Force III » va inaugurer le scrolling horizontal, qui fut considérablement transformé d’un point de vue esthétique et technique, à tel point que les objectifs furent largement dépassés et que ce créateur vit sa côte de popularité doublée en l’espace d’une année. Dorénavant, Thunder Force III sera présenté comme un modèle du genre, le shoot « old school » par excellence.
Fort de son succès retentissant, Technosoft voit l’avenir avec optimisme. Même si la période de gloire fut courte, l’éditeur continue de créer divers titres comme « Elemental Master » qui fait partie des valeurs sûres du paysage vidéoludique. N’oublions pas « Devil Crush », considéré a l’heure actuelle comme étant le meilleur flipper toutes consoles confondues.
De plus, la branche arcade ne sera pas négligée puisque « Thunder Force AC » voit le jour dans les salles obscures. Développée par Sega, cette version réintègre les ingrédients de son ainé. Cependant, il se démarque par trois nouveaux stages inédits (enfin presque car l’un d’entre eux est directement inspiré du niveau des ruines dans « Thunder Force 2 »). Même si elle rencontre un vif succès auprès des fans, cette adaptation n’égalera pas son homologue console bien plus abouti et complet.
Entre temps, Technosoft, réticent à vouloir développer sur la console 16 bBits du plombier moustachu (Sega ayant probablement réservé des droits d’exclusivité), charge Toshiba Emi d’éditer la version arcade sur Super Famicom. Celle-ci est très fidèle mais malheureusement, son principal défaut réside dans l’animation et les clignotements de sprites, lorsque votre armement est à son maximum.
1992 : Un quatrième épisode qui ne déçoit pas
Deux ans après le sublime « Thunder Force III » et fort du succès qu’a engendré son titre phare, l’éditeur décide de sortir l’épisode 16 bits qui va bouleverser le shoot horizontal à jamais : « Thunder Force IV ». Cet opus n’est ni plus, ni moins le jeu que tous les gamers attendaient. Outre ses graphismes somptueux et sa bande sonore démoniaque, la marge de progression est énorme. Technosoft réalise en quelque sorte la version ultime sur le plan technique (zooms, distorsions, etc…) qui oblige à repousser les limites de la MegaDrive dans ses derniers retranchements. Mais toute cette débauche a un prix puisque le jeu subit des ralentissements lors de passages riches en sprites., Cela dit, cela ne remet pas en cause la qualité indéniable du soft, loin de là.
Le retour du grand classique
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis et l’éditeur, acclamé par son public, n’est pas très enthousiaste à propos des dernières évolutions technologiques en matière de consoles. Toutefois, la Saturn de Sega ne fut pas dénigrée malgré des coûts de production de plus en plus élevés. Cela ne découragera pas pour autant les objectifs de l’entreprise, voulant toujours innover dans leur domaine de prédilection, la 2D !
Avec un des tous premiers titres portés en arcade dès 1993 puis adapté sur console à partir de 1996, « Hyper Duel » reprend les mécanismes traditionnels du shoot 2D avec brio. Toujours en perpétuelle recherche créative, le tout premier beat’em all de la marque, « Nekketsu Oyako », arrive à point en 1995. Il sera suivi de « Hyper Reverthion » et « Steeldom », deux shoots en pure 3D reprenant les bases de « Virtual On ». Mais c’est « Blast Wind » qui frappera un grand coup avec sa vue verticale et ses thèmes grandioses. « Fantasy Pinball » redonne espoir au fan de « Devil Crash » avec un flipper haut en couleurs et des personnages SD très attachants. Le RPG ne sera pas négligé puisque « Neorude » voit le jour sur PlayStation (PS) en trois épisodes. Plusieurs des productions maison seront d’ailleurs déclinées sur PS et Saturn.
Cependant,1997 restera danns les annales : « Thunder Force V » réinvente le shoot horizontal avec un subtil mélange 2D/3D, sublimé par une bande sonore comme seul Technosoft peut vous offrir. Le succès est sans précédent, ce qui lui vaudra une conversion Playstation sortie en 1998. Celle-ci est identique mais comporte quelques changements mineurs dans ses options comme par exemple le Time Attack, les ArtWork ou le Digital Viewer qui font leur apparition une fois le jeu terminé.
Au passage, deux compilations seront rééditées: « Thunder Force Gold Pack » 1 et 2 sur Saturn. Elles incluent quatre hits : » Thunder Force II, III, IV » et AC (version arcade du troisième épisode).
La fin d’une ère ?
Il faut se rendre à l’évidence : l’éditeur n’a pas su gérer la transition vers cette nouvelle génération de machines. Avec des coûts de production de plus en plus exorbitants, Technosoft, pourtant grand innovateur des année 90, s’est laissé dépasser par les évènements. Une démo circulant sur le web laissait augurer d’une éventuelle suite à Thunder Force V mais fut vite abandonnée. Et pourtant, jusqu’à fin 2008 et contre tout attente, Sega ressuscitait le mythe par le biais Twenty-One, une société japonaise spécialisée dans la vente de pachinko (jeux de billes). Onze ans après, la franchise Thunder Force sera-t-elle à la hauteur de ses ambitions ?
Malheureusement, les désillusions sont légion : l’introduction de qualité moyenne laisse place à une esthétique plutôt correcte mais sans plus. La bande sonore est relativement quelconque (loin du gros hard rock synthétique du style « Hyakutarou Tsukumo ») et accompagne des niveaux déjà calqués sur les anciens épisodes. Tout cela fait de « Thunder Force VI » un bon shoot’em up mais loin de l’excellence qu’on doit attendre d’un tel mythe. Malgré tout, cette nouvelle mouture de la team d’Haneda reste agréable dans l’ensemble. On y retrouve une mise en scène nerveuse, un gameplay authentique et une ambiance retranscrite. Hélas, elle ne restera pas dans les mémoires du shoot’em up.
Ludographie
Thunder Force……………..…………..Nec PC88 – 1984
Thunder Force 2……………………….X68000 – 1988
Thunder Force 2………………………..Megadrive – 1989
Thunder Force III……………………..Megadrive – 1990
Thunder Force AC……………………..Arcade – 1990
Thunder Spirits………………………….Super Famicom – 1991
Thunder Force IV……….……………..Megadrive – 1992
Thunder Force Gold Pack 1………….Saturn – 1996
Thunder Force Golp Pack 2………….Saturn – 1996
Thunder Force V…………..……………Saturn – 1997
Thunder Force V – Perfect System..Playstation – 1998
Thunder Force VI ……………………..Playstation 2 – 2008
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2 commentaires
Sympa cet article historique sur ce shoot mythique, les shoots n’ont plus trop la quotte de nos jours sauf les « petits » shoot sur smartphone qui sont légions mais je suis pas sur qu’on y gagne au change. De toute façon je suis de ceux qui croit que la console de salon va disparaître et les « SmartTV » et des Box Internet de plus en plus évolués vont accélérer cela…
Rien n’égale le rétro gaming,(je sais je suis vieux) les shump et les beat them all, c’est vrai que c’est un peu mort en ce moment mais bon ça peut revenir.
On peut toujours rêver,les jeux de baston sont bien de retour.
Les smart tv, smart phone, et box internet c’est pas pour les hard core gamers ça LOL