Voilà… c’est fini. Après 20 années de bons et loyaux services, l’un des magazines de jeux vidéo les plus cultes de tous les temps s’apprête à publier son ultime numéro. Bien qu’il n’était finalement plus que l’ombre de lui-même, cela restait tout de même mon Joypad, le seul et l’unique.
Tilt, Génération 4, Player One et maintenant Joypad… Les plus grands magazines de l’époque magique des années 80 et 90 nous quittent petit à petit, mangés par le net qui n’arrive pourtant pas à proposer quelque chose qui leur arrive à la cheville. Mais le public a tranché, il ne veut plus acheter du papier. En fait, il ne veut plus rien acheter du tout, ni musique, ni film, ni rien… puisqu’on peut l’avoir gratuitement, pourquoi payer quoi que ce soit ? Mais là, c’est un autre débat…
Revenons à Joypad. Je l’ai acheté dès son numéro 1. Celui avec Street of Rage en couverture et les mille et uns tests de JM Destroy à l’intérieur ! J’étais au collège, en 6eme me semble-t-il, et je me rappelle très bien avoir partagé ce moment de lecture avec tous mes potes en allant au CDI. Je n’ai pas pu acheter tous les numéros suivants, j’étais jeune et mes finances limitées, mais dès que j’en avais la possibilité, Joypad avait ma préférence… juste après Joystick, son grand frère micro. Je me rappelle très bien le grand débat dans ce dernier, « pour ou contre garder les consoles dans le magazine ». Au début, j’étais contre car je me considérais comme un joueur micro. Puis mon pote François m’a dit « ben non, comme ça t’as les deux, c’est encore mieux ». Pas faux ! Puis les consoleux de Joystick sont allés faire leur mag consoles pour notre plus grand bonheur à tous.
Si je n’ai jamais acheté Player One pour une raison que j’ignore (j’aimais pourtant l’équipe qui avait bossé sur Amstrad Cent pour Cent, mon autre mag culte !), j’ai pris également quelques Consoles+ mais je n’y ai jamais trouvé ce petit plus (justement) qu’il y avait dans Joypad.
L’équipe évoluait, la maquette aussi (elle était assez hideuse durant la période PS1/Saturn d’ailleurs… !) mais la qualité était toujours au rendez-vous. On y parlait même de ciné, de mangas et, choses de plus en plus rares, de comics ! Et oui, y’avait pas que Dragon Ball Z dans la vie !
Si je n’ai pas toujours été fidèle, c’est que je n’ai pas toujours eu de consoles. J’avais la 3DO et Joypad considéra, à tort, que c’était plus un PC qu’une console, et ne voulait pas tester ses jeux. J’étais donc un lecteur plus assidu de Joystick que de Joypad durant cette période. Mais cela ne dura qu’un temps.
Et puis, alors que tout allait bien, on racheta Joypad et l’on vira toute l’équipe ou presque qui était en place. Quelque chose se brisa alors même si la qualité du mag était toujours au rendez-vous. Mais cela se dégrada bien vite. Les testeurs étaient anonymes, l’humour disparaissait, il n’y avait plus de réel contact avec les lecteurs. Le magazine devenait de plus en plus banal et sans rien pour le démarquer des autres. Et ce n’est pas le livret Edge traduit de l’anglais et dont je n’en avais rien à fiche qui allait changer quoi que ce soit à l’affaire. Je voulais lire Joypad, pas Edge !
J’ai souvent voulu arrêter mon abonnement mais quelque chose m’en empêchait à chaque fois. Alors que j’étais décidé à tout plaquer, je me réabonnais une ultime fois pour… 2 ans ! L’offre était alléchante, j’ai dit banco; pourtant à la base, je comptais vraiment stopper au numéro 200, afin de former une sorte de boucle. Ce numéro était tellement décevant en plus ! Quand on pense au magnifique numéro 100, celui-ci faisait vraiment peine à voir !
Le numéro 219 n’arrivait toujours pas dans ma boite aux lettres. J’ai appelé le service d’abonnement et la personne au téléphone me mit face à l’horrible réalité : mon abonnement était terminé. Déjà ! Cette fois, je ne me réabonnais pas. Hier, j’ai appris que Joypad terminerait son glorieux parcours au numéro 222. C’est ce qui s’appelle avoir le nez creux.
Quelque part, je suis content car Joypad et son âme n’y étaient plus. De l’autre, mon coeur et ma jeunesse ont pris un sale coup.
Depuis quelque temps, j’achète les numéros qu’il me manque ou ceux qui sont trop abîmés (j’avais la sale habitude de découper mes magazines…). Il doit me manquer une vingtaine de numéro maintenant. Contrairement aux autres magazines, je les ai exposé dans ma petite pièce de collection, ils me servent de véritable encyclopédie (je voulais d’ailleurs réaliser un index de tous les tests proposés).
La couverture du dernier numéro est magnifique. Un « Merci et au revoir » qui me rappelle tant la dernière couverture d’Amstrad Cent pour Cent qui écrivait « Nous nous sommes tant aimés ». Je ne peux que leur renvoyer la même chose à mon tour. Un grand, un beau, un ultime merci. Car oui, nous nous sommes tant aimés.
Nous remercions notre ami Gilles de nous avoir permis de poster son article sur notre site. Retrouvez l’article original sur son blog http://indianagilles.over-blog.com.
Un commentaire
Alalala Joypad, Joystick, Generation4, quel belle periode de ma jeunesse, je me delectais a chaque nouveau numero, jusqu’a l’avenement d’internet. Les E3 etais differents sur papier, t’avais vraiment l’impression d’etre a L.A et que dire des CD Demos auxquels ont joue en boucle. Nostalgie quand tu nous tiens, en tout cas tres bon article!